Mardi soir sur TF1, Emmanuel Macron a répondu pendant plus de trois heures aux questions du journaliste Gilles Bouleau et de plusieurs personnalités de profils variés. Le président a défendu son bilan, huit ans après son arrivée à l’Élysée, mais est resté flou sur ses priorités pour la suite de son mandat.Sur le plan international, Macron a mentionné la guerre en Ukraine, en indiquant que la France et ses partenaires européens pourraient prendre de nouvelles sanctions contre la Russie si elle ne respecte pas le cessez-le-feu proposé quelques jours plus tôt. Il a évoqué des négociations « territoriales » et reconnu que l’Ukraine ne pourra probablement pas récupérer tous les territoires perdus.Emmanuel Macron envisage d’ouvrir une discussion avec ses alliés européens pour déployer des avions français équipés d’armes nucléaires sur leur sol, la fiabilité de la protection nucléaire américaine étant remise en question depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.À propos de Gaza, Macron a qualifié les actions militaires du gouvernement israélien de « honte », en référence aux bombardements et à l’ampleur des destructions. Il a cependant affirmé que seul un historien peut parler de génocide.En France, Macron souhaite organiser une « conférence sociale » sur le financement du modèle social, qui repose trop sur les cotisations liées au travail. Il propose de chercher de l’argent ailleurs, par exemple dans la consommation, et de repenser l’organisation du travail. Il a refusé d’augmenter les impôts, même sur les plus aisés.Concernant la sécurité, il souhaite renforcer les pouvoirs des polices municipales. Il s’est dit favorable à louer des places de prison à l’étranger et à la participation des détenus à leurs frais de détention.Il a évoqué plusieurs référendums possibles « si la situation politique est bloquée » à l’Assemblée nationale. Il souhaite consulter les Français sur plusieurs sujets, comme l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, ou sur la fin de vie si la loi actuellement débattue ne parvient pas à être votée. Il a néanmoins refusé l’idée d’un référendum sur l’immigration ou les retraites. Les réponses de Macron et la forme de son intervention ont été critiquées par les médias. La gauche a dénoncé l’absence de réponses concrètes, la droite radicale a regretté le rejet du référendum sur l’immigration. La Fédération nationale des Sourds de France a enfin critiqué l’absence d’interprétation en langue des signes, dénonçant une nouvelle exclusion des personnes sourdes du débat démocratique.