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24 mai 2025
Le récap de la semaine - Samedi 24 mai 2025
LUNDI 19 MAILes infos du week-end : fin de vie, Bruno Retailleau, présidentielle en Roumanie, mémorial LGBTQIA+Voici une sélection de quatre actualités parmi celles survenues ce week-endFin de vie : débats en cours à l’Assemblée nationaleÀ l’Assemblée nationale, les députés examinent deux textes sur la fin de vie. Le premier, adopté vendredi soir, vise à garantir un égal accès aux soins palliatifs. Le second porte sur la création d’un droit à l’aide à mourir. Le principe d’auto-administration d’une substance létale a été rétabli, sauf en cas d’incapacité physique. Le recours à un proche ou aux directives anticipées a été rejeté. Le texte, soutenu à gauche, soulève de fortes tensions éthiques dans tous les camps. Les débats reprennent lundi 19 mai avec l’examen de 1700 amendements. Le vote final sur les deux textes est prévu le 27 mai.Bruno Retailleau élu président des RépublicainsBruno Retailleau a été élu président des Républicains avec 74,31 % des voix, dimanche 18 mai, face à Laurent Wauquiez. Il défend une stratégie d’alliance avec les macronistes au sein du gouvernement Bayrou, afin d’influencer les décisions. Laurent Wauquiez a reconnu sa défaite et appelé à éviter les divisions dans le parti de droite. Ancien proche de Philippe de Villiers puis de François Fillon, le ministre de l’Intérieur devient un candidat potentiel pour la présidentielle 2027. Présidentielle en Roumanie : victoire de Nicusor Dan, pro-européenLe maire pro-européen de Bucarest, Nicusor Dan, a remporté le second tour de la présidentielle roumaine dimanche 18 mai avec près de 54 % des voix, face au nationaliste George Simion, fervent admirateur de Donald Trump (46 %). Après avoir d’abord contesté les résultats, Simion a reconnu la victoire de Dan. L’élection, marquée par des accusations de fraudes et des soupçons d’ingérence russe, a enregistré un fort taux de participation (53 % au premier tour et 65 % au second). Nicusor Dan promet une Roumanie unie et pro-européenne. Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et Volodymyr Zelensky ont félicité son succès.Premier mémorial pour les victimes homosexuelles de la déportationLe premier mémorial en France dédié aux victimes homosexuelles de la déportation et aux personnes LGBTQIA+ persécutées a été inauguré à Paris, samedi 17 mai. Conçue par Jean-Luc Verna, l’étoile noire en acier, qui symbolise à la fois le deuil et l’espoir, rend hommage aux 5000 à 15 000 personnes déportées en Europe par les nazis, dont 60 à 200 en France. La maire Anne Hidalgo a rappelé l’importance de reconnaître les persécutions passées pour éviter leur retour. Pour Jean-Baptiste Trieu, président des Oublié·es de la mémoire, ce lieu doit transmettre et alerter sur les discriminations passées et actuelles.MARDI 20 MAIAttaques israéliennes sur Gaza : entre bombardements, otages et famineLa guerre entre Israël et le Hamas se poursuit, entre bombardements, otages et situation humanitaire difficile… Nous faisons le point sur la nouvelle offensive sur Gaza. Que se passe-t-il à Gaza ? Le conflit entre Israël et le Hamas s’aggrave, avec l’annonce lundi d’une nouvelle offensive terrestre visant à prendre le contrôle total de la bande de Gaza. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré que les combats étaient « intenses » et qu’Israël « progresserait » pour contrôler « tout le territoire ». Cette annonce survient alors que les bombardements, toujours en cours, ont déjà fait au moins 52 morts ce lundi, selon la Défense civile de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir visé plus de 160 « objectifs terroristes », dont des lance-missiles et des infrastructures souterraines, en préparation d’une offensive terrestre annoncée comme « sans précédent ». Le gouvernement israélien justifie ces actions par la volonté de démanteler le Hamas et de libérer les 57 otages encore détenus à Gaza sur les 251 enlevés lors de l’attaque surprise du 7 octobre 2023, qui a déclenché cette guerre.La situation reste très tendue : l’armée israélienne a demandé à la population du sud de Gaza d’évacuer plusieurs secteurs. Des habitants décrivent à l’AFP (Agence France presse) la scène comme une « apocalypse », avec des bombardements incessants, des tirs et des bombardiers survolant la région.Quelle est la situation humanitaire ? Depuis plus de deux mois, Israël bloque presque toute aide humanitaire à Gaza, faisant craindre une famine imminente pour les deux millions d’habitants. Israël redoute un détournement de l’aide par le Hamas et propose un dispositif alternatif soutenu par les États-Unis, mais critiqué par l’ONU car jugé peu fiable. Plusieurs organisations, comme Médecins du monde, dénoncent une stratégie d’affaiblissement de la population, assimilée à une arme de guerre. Lundi, Israël a autorisé quelques camions de nourriture pour bébés à entrer, une aide estimée très insuffisante.Des perspectives de négociation ? Des discussions indirectes sont en cours entre Israël et le Hamas mais les positions restent inconciliables. Israël se dit prêt à envisager un cessez-le-feu à condition que le Hamas soit désarmé et quitte Gaza, ce que le mouvement refuse. De son côté, le Hamas exige un retrait total des forces israéliennes du territoire en échange de la libération des otages. Quelles réactions de la communauté internationale ? Le projet israélien de prendre le contrôle total de Gaza suscite de vives critiques à l’international. Plusieurs pays et organisations dénoncent une volonté d’annexion, jugée contraire au droit international. De nombreux pays et ONG appellent également à la levée du blocus et à un accès humanitaire sans entraves pour éviter une catastrophe.Coupe de France de handball sourd : Lyon s’impose à Bercy Ce samedi 17 et dimanche 18 mai 2025, la Fédération Française de Handball (FFHB) a organisé un week-end des coupes nationales, dans le célèbre Accor Arena de Paris Bercy, en réunissant l’ensemble des finales des différentes catégories (amateurs, professionnels, handfauteuil, handsourd), afin de célébrer l’unité du handball français.
La finale de la Coupe de France Handball Sourd 2025 s’est tenue le samedi 17 mai et opposait l’ASS Lyon à l’ASLS 77. Dans une rencontre à sens unique, les Lyonnais se sont imposés avec éclat sur le score de 37 à 23. Mais derrière cette victoire nette se cache une histoire de revanche sportive… et de rebondissements administratifs.Un an après sa défaite d’un point face à l’AS Tolosa (36-35), l’ASS Lyon a pris une grande revanche. Dominateurs de bout en bout, les Rhodaniens ont imposé un rythme infernal à la valeureuse mais dépassée équipe de l’ASLS77, qui aura été combative en défense en première période dont le score était de 15-11. Le collectif lyonnais, porté par une large endurance et un jeu rapide, a fait la différence en seconde période.Pourtant, la présence des Franciliens en finale relève presque du miracle administratif. Battus en demi-finale par ces mêmes Lyonnais, ils ont été repêchés suite à la double disqualification de l’autre demi-finale, les clubs de CAPO Limoges et de l’AS Tolosa, pour irrégularités de licences. Une situation rarissime !Comme en 2024, la finale a été diffusée sur handballtv.fr avec des commentaires en langue des signes assurés par Jérôme Nouard, ancien joueur et intendant de l’équipe de France sourd. Au bord du terrain, Julien Goy, manager de l’équipe de France, réalisait les interviews des capitaines en langue des signes. Une belle avancée pour l’accessibilité portée par la Fédération.Côté Challenge de France, où seuls cinq clubs masculins sourds sont engagés (il n’existe pas de club féminin à ce jour), le suspense reste entier : à deux journées de la fin (24 mai et 7 juin), le titre est encore en jeu, même si le CAPO Limoges est bien placé. À l’international, l’équipe de France affrontera l’Allemagne lors d’un match amical le 31 mai à Haguenau, en préparation des Deaflympics de Tokyo.À voir ou à revoir :Handball sourd : une finale de coupe de France inédite (Coupe de France 2024)Handball sourd : les Bleus en stage, vers les Deaflympics 2025 (stage de l’équipe de France pour les Deaflympics de Tokyo 2025)MERCREDI 21 MAIOpération « Prison Break » : traque des téléphones clandestins en prisonLa section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a mené, hier mardi 20 mai, une vaste opération dans les prisons françaises, baptisée opération « Prison Break ».500 cellules de 66 prisons ont été perquisitionnées, soit environ un tiers des établissements pénitentiaires du territoire. L’objectif était de saisir des mini-téléphones portables, de la taille d’un briquet, conçus pour être indétectables par les portiques de sécurité et les détecteurs de métaux. Le parquet de Paris estime qu'environ 5000 de ces téléphones circulent actuellement en France, principalement dans les prisons. Selon les enquêteurs, certains de ces appareils servaient à commettre, depuis les cellules, des infractions telles que le trafic de stupéfiants, des escroqueries, ou des meurtres commandités.Ces téléphones étaient vendus en France via internet par la société française Oportik. Cette dernière achetait ces petits téléphones à bas prix en Chine, puis enlevait toutes les pièces métalliques pour les rendre indétectables. L'entreprise précisait sur son site s'adresser à des personnes exerçant certains métiers, magistrats, agent ferroviaire ou aérien, agent de sécurité privé, pour leur faciliter la vie. Mais elle n'hésitait pas à poster sur son snapchat des photos de prisonniers posant avec leur mini-téléphone.Le site de la société Oportik a été fermé, et trois fournisseurs français ont été interpellés. La police va désormais analyser les données contenues dans les téléphones récupérés. Ces derniers seront également expertisés afin de vérifier qu'il n'y ait pas eu de fuites de données vers l’étranger.Concernant les possesseurs de ces téléphones, les tribunaux locaux devraient décider des suites judiciaires à donner. Enfin, le parquet de Paris devrait transmettre le mode opératoire permettant de localiser les réseaux de distribution de ces téléphones puis leurs utilisateurs à Eurojust, agence de coopération judiciaire européenne, permettant ainsi des opérations similaires à venir dans d'autres pays.Rappelons qu'il est interdit pour un prisonnier de posséder un téléphone portable. Mais en 2024, plus de 40 000 appareils ont été saisis, selon les chiffres du ministère de la Justice. Ces téléphones sont en général introduits par des proches au parloir, par des drones, des projections de colis par-dessus les enceintes des établissements pénitentiaires, ou par des surveillants complices. Ils peuvent servir à des activités criminelles, mais la majorité des prisonniers les utilisent surtout pour appeler leurs proches, le coût des communications depuis les fixes installés dans les cellules étant très élevé.Tony Yoka : un parcours de boxeur entre échecs et espoirsChampion du monde amateur en 2015, sacré champion olympique à Rio en 2016 et passé professionnel en 2017, Tony Yoka (33 ans) devait incarner le renouveau de la boxe française et était promis à une carrière exceptionnelle. Mais entre une suspension en 2018 pour manquements répétés à ses obligations de contrôle antidopage, des défaites successives et des turbulences personnelles, son ascension s’est brutalement interrompue.Ce samedi 17 mai 2025, à Paris, il a enfin retrouvé la voie de la victoire. Face au Russe Arslan Yallyev, jusque-là invaincu (16 victoires), Yoka s’est imposé aux points par décision unanime. Un succès fragile mais symbolique, qui met fin à deux années marquées par trois défaites consécutives et un long passage à vide. Il affiche désormais un bilan de 14 victoires et trois défaites chez les professionnels.Sur le plan personnel, Tony Yoka a traversé une période difficile, marquée notamment par sa séparation avec Estelle Mossely, également championne olympique en 2016 et mère de ses deux premiers enfants. Le 19 juillet 2025, le stade Wembley (Londres) accueillera un choc majeur chez les poids lourds : Oleksandr Usyk, champion WBA, WBC et WBO, affrontera Daniel Dubois, détenteur du titre IBF (chaque ceinture correspond à une grande fédération mondiale, et réunir les quatre permet de devenir champion incontesté : une situation rare dans la boxe professionnelle). En lever de rideau de cette soirée prestigieuse, Tony Yoka pourrait retrouver le ring face à Joe Joyce, son ancien rival battu en finale olympique en 2016. Un duel à fort enjeu, qui pourrait sceller sa dernière chance de recoller au très haut niveau.JEUDI 22 MAIDes millions de sourds et malentendants sans accès au cinéma françaisAlors que le Festival de Cannes célèbre le cinéma mondial, 6 à 7 millions de spectateurs sourds et malentendants en France peinent encore à voir un film français sous-titré au cinéma.Les séances accessibles restent rares, souvent proposées à des horaires absurdes – comme le mardi à 10h. Face à cette réalité, une pétition a été lancée en 2024 par le collectif Unanimes (qui représente les personnes sourdes, malentendantes et sourdaveugles), avec la CFPSAA, une association nationale en faveur des personnes aveugles. Elle a recueilli plus de 3 400 signatures, pour demander une véritable accessibilité des salles de cinéma, notamment grâce au sous-titrage SME (sourds et malentendants) et à l’audiodescription.« Rien n’oblige les cinémas à programmer ces versions accessibles », rappelle Thomas Soret, président d’Unanimes. La loi handicap de 2005 impose bien que les établissements recevant du public, comme les cinémas, soient accessibles. Et pour les films français, l’agrément du Centre national du cinéma (CNC) – indispensable pour sortir en salle et bénéficier d’aides publiques – exige qu’ils intègrent des fichiers de sous-titrage et d’audiodescription. Mais en pratique, aucun texte ne contraint les exploitants à diffuser ces versions. « Les producteurs peuvent obtenir des aides publiques du CNC pour financer ces fichiers d’accessibilité… qui ne seront ensuite que très rarement diffusés. Cela pose une vraie question : à quoi sert de financer ces adaptations avec de l’argent public, si elles restent dans des tiroirs ? ». Pour Thomas Soret : « les pouvoirs publics préfèrent pour l’instant inciter que de contraindre. »Autre frein : le format DCP (Digital Cinema Package), utilisé pour la projection. « Son architecture n’est pas uniformisée. Résultat : les sous-titres et l’audiodescription sont souvent difficiles à localiser, cachés dans des sous-dossiers ou mal identifiés », explique Thomas Soret. Il pointe aussi « un manque de formation, de sensibilisation et de volonté du secteur ». Unanimes propose des solutions simples, comme rendre les séances accessibles un jour par semaine ou une semaine par mois. Le site CinéST recense certaines séances sous-titrées, mais ils restent incomplets car basés sur du bénévolat. Sans système centralisé, l’information est morcelée et difficilement accessible. Les spectateurs peuvent demander une séance sous-titrée à leur cinéma, mais cela dépend de la volonté de l’exploitant.En 2025, Unanimes a adressé une lettre ouverte à la ministre de la Culture, signée par plus de 80 organisations, pour réclamer des engagements concrets. En attendant, des millions de personnes restent exclues des salles — et de la culture cinématographique nationale.Professionnels sourds et entendants : comprendre les rapports de domination Note : Le féminin pluriel est utilisé dans ce texte pour refléter la composition majoritairement féminine du séminaire (seules deux personnes masculines étaient présentes) et de la profession dans son ensemble, tout en incluant l’ensemble des personnes concernées.Les 4 et 5 avril derniers, un séminaire organisé à Grenoble par les associations d'AFTILS (Association française des traducteur.ices et interprètes en langue des signes) en partenariat avec Sourd Interprète et AFIM (Association française des intermédiateur.rices), a réuni les personnes exerçant dans ce domaine autour d'une question sensible : comment prendre en compte les rapports de domination dans la collaboration entre personnes sourdes et entendantes ? Animé par Estelle Arnoux et Nahia Jourdy, l’événement était réservé aux personnes travaillant dans les domaines de l’interprétation, la traduction et l’intermédiation afin de permettre des échanges très concrets sur les binômes de travail entre interprètes entendantes et collègues sourdes. La journée du vendredi a permis d'analyser les pratiques face aux inégalités vécues dans les collaborations professionnelles. L'après-midi, les échanges se sont élargis aux autres rapports minorité/majorité (personnes blanches/racisées, riches/pauvres, etc.), avec l’invitation de deux intervenantes qui ont présenté l'audisme et le stress minoritaire dans la communauté sourde. Ce dernier concept désigne la pression, l'anxiété et toutes les stratégies mis en œuvre par les personnes appartenant à une minorité pour répondre aux normes sociales. Le samedi, en petits groupes, les participantes ont réfléchi ensemble aux moyens de réduire les inégalités entre professionnelles sourdes et entendantes.Plusieurs personnes, sourdes ou entendantes, ont indiqué avoir l’impression que les interprètes et la communauté sourde se sont éloignés ces dernières années.Le séminaire a montré que même des professionnelles sourdes expérimentées ne se sentent pas à égalité avec leurs collègues interprètes entendantes : comment l’expliquer ? Le séminaire a rappelé que c’est toute l’organisation de la société qui avantage les personnes entendantes et freinent les personnes sourdes : ces dernières doivent sans cesse se justifier, adapter leur communication, gérer ce « stress minoritaire » tout en ayant un sentiment d'invisibilisation, alors que les interprètes entendantes bénéficient, souvent sans s’en rendre compte, d’un environnement ne nécessitant aucun aménagement, ce qui leur donne beaucoup de pouvoir... mais aussi une très grande responsabilité et donc une forte pression.C'est ici que le séminaire prend tout son sens. Car au-delà de leur bonne volonté, la position des interprètes peut s'avérer ambivalente, voire problématique : quand une interprète prend systématiquement la parole à la place de sa collègue sourde - même par automatisme ou bienveillance - cela contribue à invisibiliser son travail. Pour changer cela, l'événement a insisté sur la nécessité d'un travail introspectif chez les interprètes entendantes : reconnaître sa place, éviter de parler à la place de la personne sourde, écouter et se remettre en question. Les participantes sourdes ont également fait une recherche sur leurs propres positionnements et tenté de clarifier des frustrations qui pourraient être issues des inégalités, des rapports hiérarchiques ou de leur enfance…Les intervenantes Estelle Arnoux et Nahia Jourdy nous ont partagé leur bilan du séminaire : Nahia Jourdy : L'AFTILS nous a contactées pour nous proposer d’organiser un séminaire sur deux jours. Cela nous a enthousiasmées ! Ils nous ont appelées car notre approche est compléentaire, nous permettant d’approfondir la question de la majorité et des minorités, et d’aborder la situation au travail.Estelle Arnoux : Toutes les deux avons éprouvé cela ; moi-même étant issue de deux minorités : la communauté sourde et racisée.NJ : Quant à moi, je participe au milieu entendant et je fais partie de la minorité LGBTQIA+.EA : Nous avons toutes les deux échangé et réfléchi sur cette question de majorité/minorité et nous sommes déjà intervenues plusieurs fois au sein d’entreprises, dans lesquelles les sourds ont été inclus dans un milieu entendant, donc ; et les inégalités y étaient visibles. NJ : Mais j’ai de plus en plus d’appels d’entreprises, qui embauchent plusieurs sourds, sont inclusives ou embauchent une majorité de sourds en y incluant une personne entendante, et il y a quand même des tensions. EA : Donc l'AFTILS nous a contactées à propos de ces situations de tensions, et un traducteur sourd est intervenu. Mais il n’y a pas seulement les traducteurs sourds qui travaillent avec des interprètes, il y a par exemple les intermédiateurs ; c’est pour cela que nous avons proposé d’élargir le thème, nous y avons réfléchi ensemble pendant deux jours. Sous quelle forme ?NJ : Quant à la forme, nous avons essayé de créer un cadre qui puisse mettre tout le monde en confiance. D’autant plus que nous nous ouvrons et nous confions, car ce sont des thèmes sensibles. Nous avons proposé de créer des petits groupes et des jeux interactifs. Ceci pour éviter de rester passif à écouter une conférence : chacun a pu réfléchir et apporter son point de vue. EA : Il y avait plusieurs objectifs : tout d’abord, aborder différentes minorités, pas seulement sourds/entendants, et également déconstruire les normes de la société.NJ : Nous espérons que tous ces échanges ensemble auront permis de trouver des solutions pour l’avenir et des stratégies pour établir une égalité.EA : Nous avons également invité d’autres intervenants. Nous sommes vraiment satisfaites du bilan de ces deux journées.NJ : un moment important a été la découverte de la notion du « stress minoritaire » par une intervenante, qui a été un outil précieux permettant de prendre conscience du vécu, il aide à prendre du recul.EA : Nous avons également pu approfondir la question de l’audisme, qui peut être visible mais nous avons découvert qu’il peut aussi être invisible. Et Et les personnes avaient des métiers différents, en lien avec le monde des sourds, Ces échanges ont donné un beau résultat. Nous espérons qu’il y aura encore d’autres éditions. AFTILS prévoit de réorganiser prochainement des séminaires, ainsi qu'un séminaire visant à approfondir les sujets déjà abordés.VENDREDI 23 MAIL’info en bref Voici une sélection de quatre actualités parmi celles survenues ces derniers jours.Fusillade au musée juif de Washington : l’auteur des faits inculpéDeux employés de l’ambassade d’Israël à Washington ont été tués lors d’une fusillade mercredi devant le musée juif de la ville. L’auteur présumé des faits s’est immédiatement rendu et a crié “Libérez la Palestine” au moment de son arrestation. Les enquêteurs analysent le profil du suspect pour savoir s’il a agi seul ou non. Il a été inculpé pour “assassinats et meurtres de responsables étrangers” et placé en détention. Une nouvelle audience doit intervenir le 18 juin. Après la fusillade, Israël a accusé plusieurs pays, dont la France, d’“incitation à la haine” à cause de leurs critiques sur la guerre à Gaza. Paris a rejeté ces accusations et condamné fermement l’attaque, comme d’autres capitales.Grève des taxis : réunion demain au ministère des TransportsAu quatrième jour de mobilisation des taxis, l’Union nationale des taxis a annoncé hier, jeudi 22 mai, qu'une réunion interministérielle est prévue demain samedi en présence du Premier ministre François Bayrou au ministère des Transports. Les taxis se mobilisent contre la modification des tarifs appliqués pour le transport sanitaire de malades, des courses qui représentent une part importante de leurs revenus. Un changement qui doit intervenir le 1er octobre prochain et qui prévoit l'élargissement du transport partagé, avec plusieurs patients à bord des véhicules. L'objectif est de limiter l'envolée des dépenses pour la Sécurité sociale. Les taxis dénoncent également la concurrence, jugée déloyale, des VTC. Football : Luka Modrić quitte le Real MadridLe milieu croate Luka Modrić quittera le Real Madrid après la Coupe du monde des clubs 2025, prévue cet été. Il jouera samedi son dernier match au stade Santiago Bernabeu, où un hommage lui sera rendu. Arrivé en 2012, il a remporté 28 trophées avec le club, dont 6 Ligues des champions. À 39 ans, Modrić souhaite continuer sa carrière et participer à la Coupe du monde 2026. Les médias évoquent l’Italie ou les États-Unis comme destinations possibles. Il annoncera sa décision après la Coupe du monde des clubs.Une molécule prometteuse dans la lutte contre le cancerDes scientifiques français de l’Institut Curie, de l’Inserm, et du CNRS ont développé une molécule, la fentomycine (Fento-1), capable de détruire les cellules cancéreuses résistantes aux chimiothérapies. Ces cellules accumulent des métaux comme le fer pour échapper aux traitements en s’installant ailleurs dans l’organisme, créant ce qu’on appelle des métastases, et ainsi se propager. En ciblant cette accumulation, la fentomycine provoque la mort des cellules cancéreuses par oxydation. Cette avancée pourrait ouvrir la voie à de nouveaux médicaments pour traiter les cancers métastatiques, responsables de 70% des décès par cancer.