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Société & Politique
La liberté d'avorter dans la Constitution française !
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Lundi 4 mars 2024, les députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles ont voté pour l’inscription de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Le texte a recueilli 780 voix, soit 92 % des suffrages, et 72 voix contre, un score largement supérieur aux 60 % requis pour l'adoption du texte. Les opposants se comptent davantage dans les rangs des sénateurs (46), en majorité des membres des groupes Les Républicains et Union centriste, que des députés (26), issus de la droite et de l’extrême-droite. Le Premier ministre Gabriel Attal a salué une « étape fondamentale » qui « restera dans l'Histoire », rappelant la longue marche des militantes pour garantir le droit à l'avortement. 

L’Organisation mondiale de la santé s’est exprimée suite à ce vote : « Nous saluons la décision de la France de garantir les droits des femmes et de leur sauver la vie ». En marge du vote du Congrès, plusieurs centaines de manifestants anti-avortement étaient réunis à Versailles, à l’appel de la Marche pour la Vie. « L'avortement consiste à éliminer un être humain dans le ventre de sa mère », résume la porte-parole de l'association interrogée par l'AFP. 

Dans un communiqué de presse, le Planning familial, qui lutte pour le droit à l’IVG, rappelle qu’ « inscrire l’avortement dans la Constitution ne résoudra pas tous les problèmes d’accès réels à l’avortement en France » et enjoint le gouvernement « à porter un plan d’amélioration de l’accès à l’avortement et à accorder des moyens accrus ». En effet, les infrastructures qui pratiquent l’IVG sont inégalement réparties sur le territoire, ce qui allonge les délais de consultations et le temps de trajet pour les femmes. De plus, de nombreux établissements de santé ont fermé leurs portes ces dernières années et il y a un manque de professionnels de santé qui pratiquent cet acte (médecins généralistes, gynécologues, sages-femmes). Il existe aussi une clause de conscience qui accorde la possibilité aux médecins de refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG). Les associations féministes, qui considèrent cette clause comme un frein à l’accès à l’avortement, se battent pour sa suppression.

Une vidéo de la rubrique « Société & Politique »
Un article de :

Céline Remplon

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Céline Remplon

Commentaires
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par Christine THOMAS
09/03/2024 09h53
Le problème n'est pas de savoir si on est pour ou contre le droit à l'avortement. La loi Veil de 1975 était là, elle garantissait le droit aux femmes d'avorter. Pourquoi l'avoir inscrite dans la Constitution? Cela ne va pas donner une garantie inaliénable à ce droit. Non, puiisque le Président lui-même peut modifier la Constitution, s'il le souhaite. Il l'a fait en enlevant un ou des articles de la Constitution concernant la Hautre trahison ! La constitution est un bloc de textes qui se situe juridiquement au-dessus des lois, elle est au sommet de l'ordre juridique interne . La Constitution est un acte fondateur par lequel une société se constitue une identité et décide de l'ordre sociétal voulu. Donc, elle est l'image de notre société outre l'organisation de l'Etat.(sources Conseil constitutionnel). N'oublions pas que l'avortement est un acte grave dans la vie d'une femme, et quoiqu'on en dise, la femme tue l'être humain qu'elle a en elle, il faut en avoir conscience. D'autant plus que le délai a été rallongé. Le coeur du bébé bat donc il y a crime! Ce droit à l'avortement inscrit dans la Constitution ! Tout récemment, les personnes qui ont été en prison pour homosexualité vont être indemnisés !!! C'est en cours, voir la vidéo, une proposition de loi portant reconnaissance de la Nation et réparation des préjudices subis par les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982 !!! Et nous, les Sourds qui voulont que la Langue des Signes Française soit inscrite dans la Constitution. Nous , les Sourds qui voulont que l'Etat nous pardonne pour les souffrances générées par la décision fatale du Congrés de Milan en 1880, nous attendons toujours ! Où est l'écoute de nos hommes de pouvoir, où est l'écoute de la société??? Merci et bon weekend.
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par Mouttou
06/03/2024 04h28
C’est une victoire illusoire en fait. La liberté garantie ne veut pas dire un droit garanti, ce qui signifie que l’Etat peut restreindre l’accès sans l’interdire et ainsi sans risquer la censure du conseil constitutionnel.
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par Céline Remplon
06/03/2024 08h33
Bonjour Mouttou, Merci pour votre commentaire, vous avez raison ! On en parle d'ailleurs dans notre actualité du lundi 4 mars https://www.media-pi.fr/Article/Le-monde-en-LSF/Societe-et-Politique/IVG-dans-la-Constitution-derniere-etape-le-Congres/3479
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